De Arnold’s Cove à Gander
Par Julie Chatelain et Simon Lacroix
Nous avons maintenant marché plus de 350kms de St John‘s. La qualité de la piste est raisonnable, mais ces derniers jours elle s’est détériorée. Nous trouvons des sections de route très rugueuse, roches lâches et plusieurs sections inondées. Entrant Gambo il y a deux jours, nous avons dû enlever nos chaussures et bas pour franchir une grosse section inondée. Bonne nouvelle… on ne manque pas d’eau; lacs, étangs, ruisseaux et marais abondent. Nos données pour les prochaines sections démontrent des sections plus difficiles (ouille!). Cela va nous ralentir, mais pas de soucis, un pas à la fois.
Notre arrêt a Arnold‘s Cove était parfait. Julie remit de son rhume, le 22 juin nous sommes partis vers Clarenville, notre prochaine destination pour le ravitaillement. Nous avons réussi à marcher en moyenne 30 kms/jour. Nos jambes et nos pieds se fatiguent à la fin de la journée, mais chaque jour le repos, repas et sommeil nous aide. Je crois fermement que ces 10-12 heures de repos tous les jours permettent à notre corps de récupérer. Chaque matin, nous sommes rafraîchis et prêts à repartir.
Nous ne sommes pas seuls sur la piste. Depuis notre départ de Conception Bay (le jour après avoir quitté St John‘s), le sentier est ouvert aux VTT et dans certaines sections la piste sert de route entre certaines petites communautés. Cela nous permet de rencontrer de nombreux habitants. Certains ralentissent pour nous envoyer la main, tandis que plusieurs autres s’arrêter pour jaser. Les deux frères avant d’entrer dans Clarenville étaient drôles. Mark et Daryl étaient allés pêcher, ils nous ont offert de l’eau (pas leur bière) et des conseils de sécurité sur le sentier à venir.
Dans Port Blanford, un orage se préparait et Simon a réservé une cabine à By D’ Bay Cabins. Les dames se pâmaient de notre aventure, elles nous ont donné une superbe cabine pour le prix de la plus petite. Nous avons été appelés « amour, chéri, & ‘honey‘ » sans arrêt.
En arrivant à Terra Nova, nous nous sommes arrêtés au petit marché pour se réapprovisionner. La dame nous a informés de la tempête de neige pour les deux prochains jours. En discutant avec quelques hommes (chasseurs locaux) on nous a suggéré de rester dans une cabine de réchauffement le long du sentier. Elle était loin et nous avons dû faire une journée marathon (42 km) pour nous y rendre. Nous avons réussi à y arriver avant le gros de la tempête. Le long du chemin un homme plus âgé (avec réservoir d’oxygène) a arrêté son VTT et nous a avertis de l’ourse et ses oursons dans la région. Nous n‘avons pas vu la mère et les oursons, mais nous avons croisé trois autres ours. Cette nuit-là, ça été une pleine tempête de neige avec des rafales secouant la cabine.
Une belle cabane très rustique, avec un vieux poêle à bois rouillés, mais pour nous, c’était un château. Simon a pu faire partir le feu avec quelques branches sèches. Nous avons séché nos vêtements et chauffé notre repas sur le poêle. Le seul résident à temps plein de la région du lac de Maccles est venu nous dire bonjour. Il avait vu de la fumée de la cheminée et était curieux. Jason, originaire de l’Alberta, est venu s’installer ici avec son fils pour vivre dans les bois. Il construit des meubles et chasse pour sa vie. Il a offert de nous conduire à Terra Nova, si nous avions besoin d’épiceries. Pendant la tempête de neige, nous avons rencontré deux groupes de gens en VTT! Le premier groupe; des jeunes hommes se dirigeaient vers Port-aux-Basques. Ils ont passé une heure avec nous, se réchauffant, buvant de la bière et mangeant du jerk d‘orignal (qui était vraiment bon).
Une heure plus tard, Murdoch (de Fortune, Terre-Neuve) est arrivé. Cet homme de 76 ans était en avance de son groupe et lui aussi à passer une heure à se réchauffer en attendent son groupe. Il a parlé de sa vie, son amour de la course, la nature et finalement son style de vie et son secret pour sa longévité – sans alcool! Son équipe est arrivée et nous avons partagé une autre heure avec eux. La tempête n’avait pas supprimé leurs bonnes humeurs.
Le lendemain (27 juin) matin, froid et ciel bleu, nous sommes repartis sur un beau sentier. Notre marche a été bonne et nous avons profité de belle scène – lacs, montagnes, chutes, et plusieurs petites bêtes.
En approchant Gambo, on s‘est dirigé vers Cashin‘s Chestnut Tree café où le propriétaire, Billy, sert un plat petit déjeuner gigantesque: œufs, jambon, saucisson, pommes de terre, pain aux raisins maison, fruits, yogourt et Figgy Duff (étonnant pain épicé avec sirop d‘érable). Wow c’était si bon et plein d’énergie pour notre après-midi. Billy est revenu dans sa ville natale pour prendre soin de sa mère et ouvrir ce charmant restaurant.
Après un autre campement au milieu des marais, nous nous sommes réveillés dans un nuage de moustiques… sans perdre de temps, nous sommes partis pour une longue journée; destination Gander. Nous allons-y passer deux jours pour se reposer j’ai (Julie) passer mon rhume a Simon. Gander a une longue histoire d’aviation et la plus notable est récente… pendant le terrible évènement de 9/11, la ville a accueilli plus de 6 700 étrangers de plus de 80 pays. Les gens de Gander ont reçu à bras ouvert tous ces voyageurs, leurs avions étant détournés des États-Unis. Tous on mit de coter leur vie pendant plusieurs jours pour aider. La petite communauté a doublé de population du jour au lendemain. Demain nous allons visiter le Musée de l’Aviation.
Vous nous trouverez sur le Sentier, à mettre un pied devant l’autre…
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