30 juillet, 2019

De Sydney à Port Hawkesbury

Par Julie Chatelain et Simon Lacroix

Après cinq jours de marche et 150 kilomètres, nous étions à l’Auberge Hearthstone où nous prenions un jour (ou deux) de repos. Mais revenons à notre départ de Sydney.

Le Sentier Transcanadien, au Cap-Breton, suivait un parcours d’eau le long du lac Bras D’Or. Julie avais déjà planifié un itinéraire le long de la côte nord du lac. Nous avions réalisé que ce parcours suivait l’autoroute pour ensuite emprunter certains sentiers sauvages dans la région du lac Ainslie. Un nouveau chemin nous ferait suivre une route secondaire le long de la rive sud du lac Bras D’Or. Ce fut une option plus tranquille.

La marche le long d’une route a ses propres défis. La chaussée lisse peut introduire des blessures répétitives. Nous étions aussi exposés aux voitures et aux camions qui passaient près de nous. La chaleur humide reflétait sur la surface de la route en après-midi nous drainant d’énergie.

Nous minimisions ces difficultés le mieux que possible. Nous partions tôt dans la matinée (6 hr) et prenions des pauses à l’ombre (même dans les fossés le long de la route). Grace à Julie, notre focalisation sur la bonne technique de marche était toujours présente. Nous avions toujours une abondance d’eau et buvions de cinq à sept litres d’eau par jours. À l’occasion nous jouissions d’une boisson Gatorade rempli d’électrolyte et de chips ! Pas de santé, nous diriez-vous? C’est vrai, mais il y avait amplement de calories et de sel, ce dont nous avions besoin.

La chemise de Simon était trempée de transpiration du matin au soir. Elle ne séchait pas du jour au lendemain en raison de l’humidité (95%+). Cela pourrait paraître inconfortable, mais avec le vent chaud cette chemise moite gardait la fraîcheur. La blouse de Julie était semblable, mais elle paraissait sèche lorsqu’elle était mouillée. Julie paraissait toujours fraiche : o)).
Même avec tous ses défis, nous jouissions de la marche. Elle était devenue méditative. Nous passions des heures dans notre propre monde de rêverie – la boîte vide.

Marchant le long de ces routes secondaires, nos rencontres avec les gens de la région avaient diminué. Pendant le premier jour, le long de la promenade Fleurs de Lis, une voiture s’était arrêtée. Le chauffeur inquiet de notre sort, nous avait offert deux bouteilles d’eau froides. Merci Larry ! Dans un dépanneur à Potloteck, nous avions rencontré plusieurs gens qui nous avaient vus marcher plus tôt ce jour-là ou la veille. Ils nous avaient tous souhaité bonne chance après maintes conversations.

Notre première nuit, nous nous installions au camping de Ben Eoin. Ce n’était pas exactement notre style. Les véhicules de plaisance étaient empilés étroitement les uns aux autres le long de la plage. Les campeurs profitaient du beau temps et faisaient beaucoup de bruit. Mais le lac était rafraîchissant et notre voisin Bill, un vétéran de Floride à la retraite, avait placé son RV pour donner un peu d’ombre à notre tente. Nous avions eu une discussion sur tous les endroits merveilleux pour des randonnées en Amérique.

La deuxième journée fut difficile avec de nombreuses pentes. Nous nous sommes arrêtés au sommet d’une colline dans une aire de pique-nique pour se repauser. Nous aurions pu y séjourner plus longtemps, mais il était trop tôt pour s’arrêter. À la fin de la journée, nous avions atteint la communauté de l’Ile-Rousse.

C’était souvent difficile de trouver un beau camping à la fin d’une longue journée de marche. Nous avions vu une caserne de pompiers avec un terrain plat. Nous préférions toujours demander la permission avant d’installer notre tente. Simon alla s’informer chez la voisine. Theresa s’était avéré mère du commissaire des incendies. Pas de problème! Elle nous a même offert de prendre une douche ! « Non merci, nous avons pris une douche il y a quelques jours ! » fut la réponse de Simon.

Notre pas était plus léger car nous anticipions notre prochaine destination. Ce serait une journée courte de 25 kilomètres. Une belle communauté, St Peters était touristique et pittoresque. Son canal (fonctionnel) était le plus ancien au Canada, construit en 1867. Nous avions pris une chambre à l’Auberge du Lac Bras D’Or, où nous savourions un merveilleux repas de fruits de mer frais et des pâtes.
Julie a commencé à remarquer que Simon favorisait son pied droit. Il ne se plaignait rarement. À Terre Neuve, ses chaussures étaient devenues très usés et il a dut marcher un autre cent kilomètres. Même avec de nouveaux souliers, achetés à Sydney, la blessure s’empirait. Nous avions marché deux autres jours pour enfin rejoindre Port Hawkesbury. Nous prendrions quelques jours de repos afin de soigner la blessure au pied de Simon.

Ce fut difficile de se reposer et de ne rien faire, mais c’était nécessaire. Nous profitions de ces jours zéros pour faire notre réapprovisionnement et notre lessive. À la buanderie, nous rencontrions Marie, une nutritionniste avec une tonne de questions! Julie a passé une heure, échangeant des idées sur la nutrition pour nos randonnés de longue distance.

Peut-être quelques nachos et une bière ce soir !?

Vous nous trouverez sur le Sentier, à mettre un pied devant l’autre…

Site internet
Facebook

Merci