28 février, 2020

Sur la bonne voie: le tout premier parc surélevé du Canada est maintenant ouvert

S’élevant à 30 mètres au-dessus de Kettle Creek Valley et offrant de vastes points de vue sur la campagne ontarienne, le parc St. Thomas Elevated Park, qui vient d’ouvrir sur un ancien pont, est le seul sentier en son genre au Canada.

Néanmoins, le parc n’aurait peut-être pas pu se développer sans la conduite d’une étude d’ingénierie financée par STC au début de la dernière décennie.

Auparavant, le pont permettait au chemin de fer de la Michigan Central Railroad de traverser St. Thomas, qui fut autrefois un important dépôt pour de nombreuses compagnies et lignes ferroviaires. Toutefois, ce pont demeurait abandonné depuis le milieu des années 1990.

Le mouvement pour réhabiliter le pont est une initiative de Serge Lavoie, qui fut le premier à lancer l’idée de le sauver de l’abandon. Avec le soutien de STC, il a mené une étude d’ingénierie afin de déterminer si ce pont avait le potentiel d’être converti en sentier récréatif.

 

Un corridor vert pour St. Thomas

Quand l’étude d’ingénierie a confirmé que le pont à tréteaux pouvait être converti en corridor vert, l’idée de Serge a gagné en ambition.

Inspiré par High Line Linear Park, le parc linéaire de la ville de New York, et par la Coulée Verte, à Paris, il s’est mis en frais de créer un parc surélevé non motorisé pour remplacer la section sur voie routière du Sentier dans St. Thomas.

«Avant, Le Grand Sentier à St. Thomas passait dans un endroit vraiment désagréable; il longeait la route. Les gens devaient marcher sur une voie routière achalandée sans accotement sur une distance d’un kilomètre», se remémore Serge.

«Un parc surélevé allait rendre le Sentier plus attrayant pour les gens», explique-t-il.

Pour donner vie à son idée, il a reformé On Track St. Thomas, un organisme communautaire sans but lucratif qui avait sauvé cette infrastructure ferroviaire historique de la démolition dans le passé.

 

Un nouvel espoir pour la communauté

Au départ, le rêve de Serge en a fait sourciller quelques-uns. À l’époque, la communauté était préoccupée par l’incertitude économique, et plusieurs se montraient sceptiques face aux avantages potentiels du projet de sentier.

«En 2012, la population de la ville s’élevait à 36 000 habitants, et nous venions de perdre 4 000 emplois dans le domaine manufacturier. Ç’avait été un gros coup dur pour la communauté», rappelle Serge.

Serge et On Track St. Thomas savaient qu’un projet de sentier ne suffirait pas à résoudre tous les ennuis du voisinage. Toutefois, ils étaient convaincus que celui-ci insufflerait un nouvel espoir en l’avenir en redynamisant une partie du passé prospère de la ville.

Grâce aux efforts des collectes de fonds locales, On Track St. Thomas a pu acheter le pont – non seulement pour créer le parc, mais aussi pour le protéger d’une éventuelle démolition.

«Nous nous sommes dit que si nous ne le sauvions pas, quelqu’un risquait de l’acheter pour sa valeur de rebut et le démonter; nous nous serions trouvés avec les piliers de bétons abandonnés, dit Serge. Ç’aurait envoyé à nos citoyens le message que les beaux jours de St. Thomas étaient révolus.»

 

Effort bénévole

Avec la détermination croissante de bénévoles locaux, le travail a commencé sur le pont. Des artistes de la communauté ont offert des sculptures et d’autres œuvres d’art, lesquelles ont été installées sur le pont pendant le développement du projet. Selon Serge, ces nouvelles œuvres d’art ont suscité l’intérêt des membres de la communauté et ont permis de «faire naître des conversations» entre les citoyens.

À mesure que l’élan prenait de l’ampleur, des entreprises locales ont pris part au projet en lui offrant temps et argent. Leur aide a permis l’ajout de bancs, de garde-fous, de rampes accessibles pour fauteuils roulants et de jardins paysagés.

Plusieurs pique-niques et événements divers qui ont eu lieu sur des sections terminées du pont ont aidé à amasser des fonds, tout en permettant aux résidents de se familiariser avec l’expérience qu’allait leur offrir le parc surélevé une fois que sa construction serait achevée.

À l’ouverture officielle du parc surélevé, en septembre 2019, ce dernier occupait déjà une place toute particulière dans le cœur des gens de la communauté. Plus de 1 500 personnes ont assisté à son ouverture, et Serge évalue que chaque jour, entre 200 et 300 personnes s’y rendent.

Ajoutons que le parc fait aussi des vagues à l’échelle nationale, et qu’il a d’ores et déjà figuré dans la section voyage du Toronto Star [lien en anglais seulement].

 

Une voie vers l’avenir

Au cours des années qui ont passé depuis cette première étude d’ingénierie, St. Thomas a bénéficié d’une autre industrie en plein essor: celle du tourisme ferroviaire. L’ancienne gare de la ville abrite désormais un bureau de tourisme pour accueillir les gens venus découvrir sa riche histoire ferroviaire, sa beauté naturelle et ses activités en plein air. Aujourd’hui, le parc surélevé constitue «un autre des fleurons» de la ville, dit Serge.

Serge est impatient de voir ce que l’avenir réserve au Sentier dans sa communauté, et considère qu’une part du mérite revient à STC pour avoir financé l’étude d’ingénierie qui a rendu ce projet possible.

«Nous avions besoin d’une démonstration de faisabilité et il nous fallait prouver que le projet était réalisable. Nous devions aussi démontrer que ce lieu était un important site patrimonial. L’importance de cette étude d’ingénierie était critique», explique-t-il.

«En gros, c’est STC qui a rendu tout ça réalisable, conclut Serge. Si STC n’avait pas financé l’étude d’ingénierie, ç’aurait été impossible.»

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