1 juin, 2018

Cody Coyote : une voix prometteuse dans le paysage musical canadien

Cody Coyote

La version originale de cet article est parue en anglais dans un encart spécial du STC dans The Globe and Mail.

En août dernier, le rappeur canadien de 25 ans Cody Coyote présentait un spectacle à l’événement de célébration du raccordement officiel du Grand Sentier à Ottawa. Nous avons eu la chance de rencontrer Coyote le temps d’une entrevue empreinte de franchise et d’inspiration, au cours de laquelle il nous a parlé de son parcours de jeune artiste issu d’une Première nation au Canada, de son avenir dans l’industrie, ainsi que de son implication dans le projet du Sentier Transcanadien.

Les origines de Coyote sont partagées entre l’Irlande, du côté de sa mère, et la Première nation Matachewan du côté de son père, descendant d’un long lignage d’Ojibwes. Son père ayant été adopté dans les années 1960 lors de la «rafle des années soixante» – une période pendant laquelle un grand nombre d’enfants autochtones ont été placés en foyers d’accueil ou mis en adoption –, Coyote s’est lancé dans des recherches généalogiques afin d’y voir plus clair. Et ses efforts ont porté fruit, puisqu’il a récemment pu rencontrer des membres de sa famille dans le Nord de l’Ontario.

 

Ses plus grandes influences

Lorsqu’on le questionne sur ses principales influences musicales, Coyote cite tout de go le rappeur autochtone Litefoot, Cherokee de naissance. Litefoot, en faisant la preuve que les Autochtones ont leur place dans le hip-hop, lui a fait réaliser tout le pouvoir et la force que l’expérience de vie et la narration d’histoires prennent lorsqu’elles sont intégrées à la musique.

Le père de Coyote représente également une grande influence dans sa vie, puisque celui-ci n’a jamais cessé de l’encourager à écrire et à créer. L’écriture est d’ailleurs une passion que partagent Coyote, son père et ses deux frères, et le jeune rappeur se dit convaincu que de nombreux Autochtones recèlent une nature de conteurs.

Cody Coyote performs with traditional dancers at The Great Trail’s National Connection Celebration in Ottawa. Photo: Cynthia Munster

 

Pourquoi le hip-hop?

Dans le cas de Coyote, la musique – et particulièrement le hip-hop – a servi d’exutoire créatif au départ, puis s’est transformée en véritable carrière; une carrière qui, espère-t-il, apportera un espoir de soulagement et d’apaisement aux communautés autochtones et non-autochtones. Ayant lui-même grandi dans un contexte qui le confrontait à des attitudes racistes envers lui et envers d’autres Autochtones, il souhaite parvenir à combler le fossé qui sépare les descendants des colons européens et ceux d’ascendance autochtone. «Avec le hip-hop, on peut créer un changement positif», affirme le rappeur, qui constate que son audience est constituée d’un mélange de nationalités. Coyote espère ainsi inspirer ses fans par son message positif.

 

Ses premiers pas dans l’industrie de la musique

À l’époque où il terminait son cours secondaire, Cody menait une vie de gang et souhaitait devenir sobre. Il a donc commencé à faire de la musique pour se défouler des injustices qu’il devait confronter au quotidien. Son premier album, Lose Control, est profondément marqué par son activisme pour les droits des Autochtones et par son cheminement de jeune Autochtone au Canada. Aujourd’hui, après deux nominations aux Indigenous Music Awards en 2015, sa carrière avoir rapidement décollé et avoir le vent dans les voiles.

Ce n’est pas un hasard si Mawawi, le titre du deuxième album de Coyote à paraître, signifie «tous ensemble». C’est un message qui lui tient à cœur. En tournée de part d’autre du pays, il s’est trouvé au premier rang pour constater de ses propres yeux l’itinérance, la détresse des familles affectées par la hausse des taux de suicide dans les communautés autochtones, ainsi que les enjeux environnementaux. Sa musique, nous explique-t-il, s’offre comme un «bon remède», pour soutenir les jeunes dans leur propre quête d’apaisement et de solutions.

Coyote dit qu’après avoir abondamment écouté, le moment est venu pour lui de parler des problèmes qu’il a observés. En focalisant sur le message de rassemblement dans sa musique, il espère parvenir à initier un changement positif et à inspirer ses auditeurs à s’élever au-delà de la négativité.

 

Ses projets d’avenir

Parmi les objectifs actuels de Coyote, un but: celui de compléter le programme Music Industry Arts du Algonquin College qui, l’espère-t-il, l’aidera à devenir un artiste accompli et rompu aux rouages de l’industrie. Il souhaite bien sûr enregistrer davantage de musique, ce qui pourrait le mener à voir les opportunités encore plus intéressantes se multiplier.

 

Son implication auprès du sentier Transcanadien

C’est Elaina Martin, fondatrice du Westfest d’Ottawa, qui a fait connaître Le Grand Sentier à Cody. Il confie que son implication pour le Sentier a jusqu’ici été une expérience remarquable et que, selon lui, le concept du Grand Sentier a le potentiel d’aider à rapprocher les gens. Coyote espère un jour parcourir le Sentier et y voyager pour s’imprégner des paysages du Canada.

 

 

Mawawi – son nouvel album

À l’automne 2017, Coyote lançait son nouvel album, Mawawi, sur Spotify, iTunes, et d’autres plateformes de diffusion en temps réel. Ceux qui souhaitent s’en procurer un exemplaire physique peuvent soutenir Coyote directement sur son site, ou l’acheter par le biais d’Amazon. On peut également écouter Cody Coyote immédiatement, sur YouTube.

 

Suivez Cody Coyote:
Facebook: http://www.facebook.com/CodyCoyoteMusic
Twitter: http://www.twitter.com/CodyCoyote613
Instagram: http://www.instagram.com/CodyCoyote613

 

Plus d'histoires