À la recherche d’aliments sauvages sur Le Grand Sentier
La subsistance de nos ancêtres en dépendait autrefois, et les promeneurs d’aujourd’hui s’en font un régal: la cueillette, vieille comme le monde, s’est pour ainsi dire inscrite dans notre ADN de génération en génération. Malgré cela, encore faut-il savoir où, quand, comment, et surtout quoi cueillir…!
Voici nos conseils d’experts pour faire une bonne cueillette sur Le Grand Sentier.
La cueillette au fil du temps, à Terre-Neuve
Terre-neuvienne de troisième génération, Lori McCarthy s’est toujours intéressée aux aliments sauvages. D’aussi loin qu’elle se souvienne, son enfance vécue aux abords de l’Atlantique nord a été ponctuée de promenades de cueillette en famille.
“Fall is a big time for harvesting,” Lori says, adding that plenty of blueberries, partridge berries, and cranberries can be found at this time of year.
« L’automne est l’une des périodes les plus favorables à la cueillette », nous dit Lori, précisant que les bleuets, les fruits du mitchella rampant et les canneberges abondent en cette saison.
Avec leur goût mentholé caractéristique, les baies des montagnes sont l’une des trouvailles bien spéciales que l’on peut faire au moment où le feuillage d’automne fait son apparition. « Ces baies poussent sur de petites vignes rampantes, à environ 1 centimètres du sol en forêt, dit Lori. Mais il faut être attentif; on risque facilement de ne pas les voir et de marcher dessus! »
Au cours des cinq dernières années, Lori s’est occupée de la gestion de Cod Sounds, une école de cueillette et d’alimentation sauvage de St. John. Pendant cette période, l’école a remporté plusieurs prix de l’industrie du tourisme, et Lori remarque un intérêt général grandissant pour la cueillette.
Sections du Sentier propices à ce type de cueillette: le sentier East Coast et le T’Railway de Terre-Neuve.
Les aliments sauvages pour gourmets cueillis par Go Global, en Nouvelle-Écosse
Fred Dardenne est Belge d’origine et s’y connaît en cueillette; c’est une activité qu’il a commencé à pratiquer dès ses 7 ans avec son père, son grand-père, son oncle et ses amis.
À son arrivée en Nouvelle-Écosse il y a 10 ans, Fred a été très surpris de constater qu’aucun chef de la région ne proposait d’aliments sauvages locaux au menu. Il ne lui en fallait pas plus pour mettre sur pied sa propre entreprise, qui fournit aujourd’hui des végétaux sauvages cueillis à la main à pas moins de 90 restaurants des alentours de Halifax, et même à d’autres qui se trouvent aussi loin que… Dubaï!
À l’automne, les cueilleurs peuvent s’attendre à trouver baies et champignons sauvages en Nouvelle-Écosse, ainsi que du fucus. Mais pour Fred, la période de cueillette s’étend bien au-delà; c’est un emploi à temps plein, qui le tient occupé même au cœur de l’hiver.
Son entreprise livre toutes les semaines des boîtes de végétaux sauvages comestibles à ses clients, et propose en plus des cueillettes guidées aux visiteurs.
« Une fois que les visiteurs apprennent à connaître les régions sauvages, ils s’intéressent à davantage que la beauté des paysages, dit-il. Ils prennent le temps d’analyser ce que leurs sens leur soumettent:
« Quand je vois les gens prendre plaisir à comprendre la nature et à s’y connecter, je deviens l’homme le plus heureux du monde », conclut-il.
Sections du Sentier propices à ce type de cueillette: d’Old Barns à Stewiacke, le sentier Jitney et le sentier Salt Marsh.
Le côté sauvage de la très urbaine Toronto
Natalie Boustead, experte cueilleuse de Toronto, a découvert les usages et bénéfices des plantes grâce à son travail dans une ferme bio de Guelph en 2010.
À son retour à Toronto, elle était bien décidée à dénicher des végétaux comestibles sauvages dans le paysage citadin de la capitale de l’Ontario. C’est ainsi qu’encore aujourd’hui, elle arpente régulièrement les sentiers urbains à la recherche de plantes aussi nutritives que délicieuses.
Selon Natalie, les cueilleurs ont un vaste éventail de choix dans le Sud de l’Ontario quand vient l’automne.
« J’aime bien les aiguilles de pin. Elles ajoutent un arôme agréable au thé à la menthe, et y apportent de la vitamine C lors de l’infusion, explique-t-elle. L’églantier a lui aussi une forte teneur en vitamine C, et il est disponible de septembre à décembre… une période où les jours raccourcissent et où, justement, la vitamine C nous manque! »
Natalie considère que la cueillette sauvage et le respect de nos ressources naturelles sont intimement liés. À ce chapitre, elle tient à rappeler aux cueilleurs qu’ils ne devraient cueillir que ce dont ils ont besoin: « Si vous croisez un arbuste ou un arbre chargé de fruits, résistez à la tentation de tout prendre. Cueillez environ 10 % de ce que vous avez sous les yeux, puis laissez le reste intact. ».
Sections du Sentier propices à ce type de cueillette: le chemin Pan Am, le Caledon Trailway et le Kissing Bridge Trailway
Comment bien cueillir sur Le Grand Sentier
Afin que nos espèces végétales sauvages comestibles puissent se reproduire et pour éviter leur extinction, cueillez un maximum de 10 % de ce que vous avez trouvé, qu’il s’agisse de fruits, de champignons ou de plantes. Vous planifiez votre toute première expédition de cueillette sauvage sur Le Grand Sentier? Faites la visite avec un expert. Et ne consommez JAMAIS une plante sans d’abord l’identifier! Équipez-vous d’un bon guide-répertoire sur la cueillette. Vous en trouverez à votre bibliothèque de quartier, ou encore à la librairie du coin. Avant de cueillir quoi que ce soit, assurez-vous toujours que vous ne vous trouvez sur un terrain privé. Découvrez votre section locale du Sentier ICI.