En mémoire de Pierre Camu, cofondateur de Sentier Transcanadien
Nous sommes attristés d’apprendre le décès récent de Pierre Camu à l’âge de 100 ans. Pierre Camu est né à Montréal en 1923. Parmi d’autres réalisations, il a obtenu son doctorat en géographie à l’Université de Montréal, a été à la tête de la Société géographique royale du Canada, a été reconnu par l’Ordre du Canada et l’Ordre du Québec et bien sûr, en 1992, a cofondé Sentier Transcanadien avec Bill Pratt.
Suzanne Camu, fille aînée de Pierre, décrit sa passion pour la nature :
Papa était un géographe et sa connexion avec la nature a toujours été un élément fondamental de sa vie. Il adorait les paysages et était tout particulièrement attiré par le fleuve Saint-Laurent. Son désir de relier les êtres humains à la nature était l’une de ses caractéristiques, de même que sa relation avec la famille.
Donner vie à un rêve improbable
Marc Quinet, le gendre de Pierre, explique comment à l’approche de 1992 lorsque le Canada soulignait son 125e anniversaire, Pierre et d’autres personnes avaient été chargés de trouver des idées qui refléteraient cette étape significative. Il a travaillé avec Bill Pratt, dont sa nature pragmatique était un complément parfait à la vision de Pierre d’un raccordement d’un océan aux deux autres.
Marc dit : « C’était dans l’ADN de Papy de trouver de bonnes solutions, en compagnie de Bill Pratt. Malgré le fait qu’ils aient rencontré de la résistance, ils ont réellement commencé à y croire, en tant que groupe de corridors verts, de voies navigables – tout type de voies! – et ont développé une vision
claire. »
Pierre a été le premier président du conseil d’administration de Sentier Transcanadien. À partir de ce moment-là, il est demeuré engagé et dévoué au Sentier.
Valerie Pringle, ancienne présidente du conseil d’administration de Sentier Transcanadien, se souvient de lui avec tendresse :
Je pense à tout ce que nous devons à Bill Pratt et Pierre Camu. Comme le dit l’adage : « N’allez pas là où le chemin peut mener. – Allez là où il n’y a pas de chemin et laissez une trace. » Ils ont laissé le plus magnifique sentier de tous les temps.
[Pierre et Bill] étaient responsables des célébrations à travers le pays pour Canada 125 en 1992, et ils estimaient que les projets locaux de construction de sentiers étaient les plus durables et les plus précieux. Alors, ils ont utilisé le peu d’argent restant pour démarrer le Sentier Transcanadien. Je ne pense pas qu’ils réalisaient à quel point c’était ambitieux, mais ils savaient que cela en valait la peine.
[Pierre] était un homme doux et peu loquace qui avait une carrière remarquable à titre de professeur, géographe, à la fois vice-président et président de Voie Maritime du Saint-Laurent, président du CRTC et bien plus. Il était un membre de la Société royale du Canada et officier de l’Ordre du Canada. Il était attentionné et bienveillant, et passionné du Sentier.
Pierre était un fervent amateur de plein air. Il aimait faire du vélo, nager, skier, et plus, et a appris à ses enfants, Suzanne, Mylène et Pierre, et plus tard, ses petits-enfants, à partager sa passion pour le plein air. Au chalet familial à Saint-Pierre-de-Wakefield, Pierre a appris à ses enfants à pratiquer le ski nautique. Suzanne se souvient : « Il était très patient et j’ai beaucoup de doux souvenirs à l’extérieur, ensemble, en famille. »
Sur un plan plus personnel, Pierre était un grand amateur de bonne cuisine et de bons vins, de même que sa femme, Marie Marthe. Suzanne dit : « Il était un véritable gourmet. » Suzanne rappelle son amour particulier pour les huîtres et le gaspacho (pas forcément ensemble!), et plusieurs belles soirées passées en famille, à profiter d’un délicieux repas et d’une coupe de champagne.
« Bien faire et laisser braire »
Pierre avait une expression préférée qui, selon Suzanne, résume parfaitement sa philosophie : « Bien faire et laisser braire ». Il s’attachait à faire le bien, à aider les autres à faire le bien dans le monde et à encourager le contact humain.
Lorsque ses petits-enfants sont nés, Pierre s’est assuré de leur transmettre cette philosophie dans toutes les facettes de la vie, soit de l’appréciation profonde de l’environnement au lien communautaire. Il avait un lien particulier avec chacun de ses petits-enfants, comme en témoigne la présence de son petit-fils bien-aimé Thomas, lors de l’inauguration du pavillon de Sentier Transcanadien à Gatineau en son honneur en 2010. Plusieurs autres membres de la famille, des représentants de gouvernement et de Sentier Transcanadien étaient également présents pour célébrer la concrétisation de la vision de Pierre et le remercier pour son dévouement.
Il était un fréquent participant des événements de Sentier Transcanadien, en accordant gracieusement les entrevues demandées. Nous adressons nos plus sincères remerciements à Pierre pour sa contribution, pour sa vision d’un sentier qui s’étend d’un océan aux deux autres et pour sa passion de relier les personnes et la nature. Il nous manquera profondément.