22 juin, 2016

Sarah Jackson : à la conquête du Sentier Transcanadien

Sarah Jackson s’est donné le défi de traverser le Canada à pied en sillonnant le Sentier Transcanadien. Elle a fait ses premiers pas en juin 2015 à Victoria, en Colombie-Britannique, et compte ranger ses chaussures de marche à l’automne 2016, à St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador. Au total, elle aura avalé plus de 12 000 kilomètres d’un océan à l’autre.

Sarah Jackson a grandi à Edmonton dans une famille qui ne réservait pas une grande place au plein air. Mais à 24 ans, en écoutant les récits de voyage de son oncle qui a effectué un pèlerinage jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, l’idée d’un long périple fait son chemin en elle. « C’est surtout le concept d’autosuffisance qui m’a interpellée. »

Lorsqu’elle empoche son baccalauréat, la jeune femme s’est retrouvée, comme nombre de nouveaux diplômés, face à un vide que remplissaient jusqu’alors les études. Sa nouvelle liberté lui a donné envie de prendre le large et de partir à la découverte du plus grand réseau de sentiers récréatifs du monde. Elle voyait aussi dans ce défi une façon d’explorer sa créativité. « Marcher pendant huit heures chaque jour m’a incitée à revoir ma façon de penser », explique-t-elle.

Nous avons contacté la randonneuse au jour 226 de sa traversée alors qu’elle célébrait, au parc provincial manitobain de Grand Beach, le franchissement du cap de la mi-parcours. En regardant le chemin parcouru dans son rétroviseur, Sarah Jackson pouvait déjà tirer des leçons. Elle affirmait avoir appris à écouter son corps. « Je commence à comprendre quand je dois me dépasser et quand je dois peser sur les freins. »

 

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Grand Beach au Manitoba / Crédit photo: courtoisie de Sarah Jackson

 

La jeune femme est touchée par la générosité des gens qui croisent sa route. Même si elle campe la plupart du temps dans des paysages sauvages, elle n’a que rarement décliné l’offre d’un lit douillet ou d’un repas maison. « La gentillesse dont on a fait preuve à mon égard et l’hospitalité qu’on m’a accordée sont incroyables », reconnaît-elle. Dans les endroits plus reculés du pays, où très peu de routards s’arrêtent, la grande marcheuse a pu constater l’esprit de communauté des Canadiens qui l’ont accueillie à bras ouverts.

 

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Crédit photo: courtoisie de Sarah Jackson

 

Par contre, lorsque l’aventure devient trop solitaire et que les rencontres s’espacent, Sarah Jackson téléphone à sa famille et à ses amis au moyen d’une ligne directe sur son cellulaire. Si elle manque de temps ou n’a pas accès à un réseau, une application lui permet également d’envoyer des messages automatisés pour donner signe de vie à ses proches.

L’interconnexion a également ajouté une touche humaine à son voyage. Sarah Jackson a commencé sa randonnée seule, mais aujourd’hui, elle échange avec plus de 690 abonnés sur Instagram. En jetant un œil à son compte @sarahrosewalks, où elle publie les moments de son quotidien croqués sur le Sentier Transcanadien, on prend la mesure des défis, des plaisirs et des merveilles qui pavent son trajet. .

Que ce soit pour trouver l’endroit parfait où piquer sa tente en Colombie-Britannique ou pour contempler l’étendue plate de la Saskatchewan — « je suis une fille des Prairies et j’apprécie le grand air », souligne-t-elle —, Sarah Jackson savoure la splendeur des paysages qui l’entourent.

 

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Saskatchewan / Crédit photo: courtoisie de Sarah Jackson

 

« J’aime constater à quel point marcher 20 kilomètres par jour me rend heureuse. J’aime transporter ma maison sur mon dos. J’aime ne pas avoir à me soucier des vêtements que je porte. J’aime tout! », s’exclame-t-elle le cœur léger.

S’ennuie-t-elle du confort de la maison? Elle avoue qu’il peut être difficile de satisfaire une envie de nourriture thaïlandaise dans les régions rurales. Malgré tout, elle n’a pas l’intention de faire demi-tour pour autant. « Je suis retournée à la maison et après quelques jours, mes pieds me démangeaient. J’avais besoin de repartir sur le sentier. »

 

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Manitoba/Crédit photo: courtoisie de Sarah Jackson

 

Quand le chemin devient plus difficile, comme lorsqu’elle a dû composer avec le froid de l’hiver manitobain, un principe simple l’aide à garder sa motivation. « Savoir qu’il suffit de déposer un pied devant l’autre pour avancer remet les choses en perspective. » Voilà le mantra de Sarah Jackson, sur la route comme dans la vie.

Merci