7 octobre, 2019

De Saint John à Fredericton

Par Julie Chatelain et Simon Lacroix

Bien reposés, nous avons quitté Saint John par un vendredi matin frais et pluvieux. Après avoir croisé l’autoroute 100, nous avons suivi la route 177; le chemin longeait le bord de la rivière Saint-Jean. Lentement, nous avons quitté la zone peuplée et nous nous sommes à nouveau retrouvés dans la campagne avec ses couleurs d’automne.

Au milieu de la matinée, nous nous sommes arrêtés au Tim Hortons de Grande Baie pour boire un thé. De tels arrêts nous permettent de faire quelques rencontres; ici, une charmante dame nous a offert quelques pommes, des pommes délicieuses, et ne voulait rien en retour! Elle nous a également offert son hospitalité, mais il était trop tôt pour nous. Après une bonne conversation et un gros merci, nous sommes repartis.

D’ici, le Sentier Transcanadien empruntait la voie navigable jusqu’à Oromocto, sur la rivière Saint-Jean. Notre alternative suivait la petite route 102. En sortant de Grande Baie, nous avons trouvé une petite piste qui suivait le chemin de fer, ce qui nous donna un répit de la route.

Pour cette première nuit depuis notre départ de Saint John, nous avons trouvé un site de camping; un bel endroit sur la plage, à l’écart de la route, près de Public Landing. Cachés tout près de la rive dans notre tente, nous nous sommes endormis au son des vagues. Nous avons vécu les jours suivants complètement enchantés, comme sur un high. Le temps était frais et ensoleillé, et les panoramas, à couper le souffle. La route était peu fréquentée et tout allait bien. Ces moments étaient précieux, on flottait dans un rêve.

Le trajet de cette deuxième journée, de Public Landing à Evendale, était relativement court (30 kilomètres). Simon a réservé la dernière chambre disponible – la suite nuptiale – d’une vieille maison transformée en manoir avec marina, où nous avons pu profiter d’une baignoire à remous. C’était la saison de la chasse, et les chambres d’hôte étaient toutes occupées par des chasseurs; au matin, le chant des oiseaux a été remplacé par des coups de feu au loin. Nous étions heureux de ne pas nous trouver sur la rivière!

Le beau temps se poursuivait, et une bonne journée de marche nous a permis de rejoindre Gagetown, à 30 autres kilomètres de là. En entrant dans ce beau village, nous nous sommes arrêtés au marché du fermier local pour se renseigner sur les sites de camping de la région. La dame qui nous y a reçus nous a donné des pommes et des poires, puis nous a suggéré de se diriger vers le parc qui longe la rivière. Cette dame avait parcouru les deux mêmes chemins de Compostelle que nous, et elle y planifiait une troisième marche pour l’année prochaine. Elle a semblé très intéressée par notre aventure et nous a souhaité bonne chance pour la suite quand nous nous sommes quittés; après quoi, une courte marche dans ce beau village pittoresque nous a menés dans un petit parc au bord de l’eau où nous avons passé une nuit tranquille.

L’automne s’était clairement installé: la couleur des feuilles changeait chaque jour, le brouillard dominait les premières heures de la rive, et les nuits étaient fraîches, ou même froides. Depuis deux jours, nous suivions la route 102; nous avions quitté la rive de la rivière Saint-Jean et passions beaucoup plus de temps en forêt. Les collines se sont faites un peu plus hautes, et nos jambes (et nos pieds!) en souffraient. La pluie s’est mise de la partie et, donc, tout est devenu un peu plus difficile – notre moral faiblissait, nos jambes nous semblaient plus lourdes, etc. On commençait à percevoir le bout du chemin (Edmundston) et, avec lui, le retour à la maison. Pour vaincre cette lassitude, nous avons décidé d’alléger notre programme des prochains jours. Lentement, nous nous sommes dirigés vers Fredericton.

En entrant dans la capitale du Nouveau-Brunswick, nous avons trouvé une buanderie et un café à seulement quelques rues du Sentier. Quelques minutes plus tard, un appel rapide chez nos nouveaux amis, Elizabeth et David, nous a permis de confirmer nos projets pour la nuit. Quel régal que de pouvoir visiter un endroit avec un couple qu’on ne connaît pas encore mais qui nous offre son hospitalité!

Il peut sembler étrange d’aller passer une nuit chez des étrangers, mais Elizabeth et David nous ont accueillis comme des membres de la famille. Nous avons réalisé que nous avions en commun un amour des voyages et, autour d’un bon repas maison et d’un verre de vin, nous avons partagé quelques souvenirs de voyages et de rencontres mémorables avec des gens sympathiques. David, un médecin qui travaille au Ministère des anciens combattants, a quitté la maison tôt le lendemain matin, mais nous avons eu un peu plus de temps pour jaser avec Elizabeth, infirmière à la retraite. Il nous a été difficile de quitter ce couple aussi chaleureux qu’affectueux; David et Elizabeth sont devenus de bons amis, et nous leur avons proposé l’hospitalité si un jour ils venaient à Ottawa.

Le 5 octobre, sous un soleil radieux, nous avons marché une heure avant de rejoindre le Sentier Transcanadien, et avons continué sur la route 102 et le long de la rivière Saint-Jean en direction d’Edmundston, notre destination suivante et finale pour cet été.

Vous nous trouverez sur le Sentier, à mettre un pied devant l’autre…

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