Le Sentier Transcanadien de Jacqueline : l’observation des oiseaux à Canmore
Une marche le long de la rivière Bow
par Jacqueline L. Scott, traduit de l’anglais
Veuillez noter que plusieurs sites Web présents dans l’article sont en anglais seulement.
Jacqueline L. Scott au tronçon Mineside du Sentier Transcanadien à Canmore, en Alberta.
L’eau turquoise de la rivière Bow glissait sur les rochers pendant que nous marchions le long de la grande plage de galets. Je me suis accroupie et j’ai plongé mes mains dans l’eau tout simplement parce qu’elle y était. C’était du jeu. L’eau était glacée. Un couple de canards souchets aimait la rivière aussi. Les canards s’ébattaient et leurs becs surdimensionnés effleuraient la surface à la recherche de nourriture.
Un trio de pies bavardes se chamaillait dans les pins à ma droite. Ils ont ensuite traversé la rivière jusqu’à un peuplement de bouleaux. Leur querelle s’est poursuivie. En me séchant les mains sur les pantalons, je me suis assise sur une roche et j’ai fouillé dans mon sac à dos. J’ai sorti les jumelles et une bouteille d’eau, mais laissé le portable et ses diapositives de présentation. Une promenade ornithologique le long du Sentier Transcanadien faisait partie de mon agenda pour assister à une conférence dans la région.
Ce tronçon du Sentier était tout juste à l’extérieur de la petite ville de Canmore, en Alberta, le lieu de résidence et le territoire traditionnel de nombreuses nations autochtones, dont les nations des Stoneys Nakodas, de Tsuut’ina et la Confédération des Pieds-Noirs.
La promenade Three Sisters suivait le tracé de la rivière Bow en aval sur les sept kilomètres suivants. Le mélange de gravier et de surface pavée facilitait la marche.
Les enfants faisaient des ricochets avec des cailloux, en riant et en se faisant des « high five » lorsque leurs cailloux atteignaient l’autre rive. Derrière eux, un radeau gonflable de couleur jaune autobus scolaire glissait dans la rivière. Une demi-douzaine de pagayeurs sont montés à bord, poussaient des cris alors que l’eau froide baignait et refroidissait leurs genoux. Eux aussi jouaient dans l’eau.
Je vois les montagnes qui portent des bonnets de neige
La vue de la rivière Bow et des montagnes depuis le sentier.
J’ai tourné mon regard aux montagnes qui emmaillotaient la petite ville. La plupart portaient toujours un bonnet de neige. En cette journée de fin du printemps, la chaîne de sommets enneigés brillait dans la lumière de l’après-midi. Bientôt, la neige alpine se transformera en eau glacée de rivière.
J’ai trouvé quelque chose de nouveau pour moi – un couple d’oiseaux à coiffe foncée, tête blanche, corps gris, aux grands yeux noirs. Les oiseaux avaient l’air si heureux qu’ils m’ont fait sourire. J’ai consulté mon guide eBird et je les ai identifiés comme étant des mésangeais du Canada. Ils ont été ajoutés à ma liste de vie d’oiseaux observés.
Un couple de pygargues à tête blanche a traversé le ciel, s’envolant plus haut que les montagnes. Je me suis demandé si John et Mildred Ware s’émerveillaient aussi de la beauté des oiseaux. John Ware était une légende de son vivant pour ses habiletés en tant que cowboy. Mount Ware et Ware Creek ont été nommés en son honneur, et Postes Canada a émis un timbre en son honneur en 2012. Les Wares étaient parmi les premières familles noires à posséder une ferme et un ranch en Alberta dans les années 1880. L’héritage des ranchers noirs de la province inclut le Stampede de Calgary.
Une pause nature qui fait des miracles
En quittant la plage rocailleuse, nous marchions le long du sentier de la rivière. Cette région était autrefois connue sous le nom de Mineside. Il est difficile de croire que cette section de la vallée était autrefois remplie de mines et de mineurs et mineuses creusant pour extraire du charbon. Le temps et la conservation ont aidé la nature à se remettre du passé industriel. Les gens promenaient leurs chiens le long du sentier, en respectant les instructions affichées de toujours tenir les chiens en laisse et de les contrôler.
Deux grands corbeaux voletaient et jacassaient devant. Ils ont brisé ma rêverie et me rappelaient qu’il était temps de se rendre à la conférence. Une pause nature le long du Sentier Transcanadien avait fait des miracles – l’esprit et le corps étaient rafraîchis.
Jacqueline L. Scott est une chercheuse, écrivaine et activiste pour la race et la nature. Elle est candidate au doctorat à l’université de Toronto. Sa thèse s’intitule Black outdoors: The perception of the wilderness in the Canadian imagination (Les personnes noires et le plein air : la perception de la nature sauvage dans l’imaginaire canadien). Suivez-la sur son blogue et sur Instagram @Blackoutdoors1.