29 mars, 2017

Le don, le plein air et le Grand Sentier: une histoire de famille

Tous les matins, Matthew Stevenson enfile son cuissard de cycliste et pédale 50 kilomètres sur le sentier Martin-Goodman, une section du Grand Sentier qui traverse Toronto.

«C’est si calme et paisible qu’on n’y entend que le vent qui siffle dans nos oreilles» dit Matthew, qui a récemment versé 50 000 $ au Sentier Transcanadien – un don d’une incroyable générosité.

Cette contribution n’était pas la première de la famille Stevenson. Aujourd’hui décédé, Richard, le père de Matthew, a compté parmi nos premiers donateurs en offrant quatre dons au Sentier Transcanadien entre 1997 et 2003.

«À l’annonce du projet du Sentier, mon père a tout de suite été séduit par l’idée, raconte Matthew. Il a donc décidé d’offrir des dons en l’honneur de ses petits-enfants au moment de l’anniversaire de chacun, et ça m’a marqué.»

Suivant l’exemple de son père, Matthew a choisi d’offrir trois dons au Sentier Transcanadien; un à la mémoire de ses parents, un autre en l’honneur de son épouse, Mondy, et un troisième au nom de ses enfants, William et Angela. «Je trouve important que les enfants voient les résultats concrets de la philanthropie» explique-t-il.

Matthew a grandi à Montréal et a passé du temps sur ce qui est aujourd’hui devenu Le P’tit Train du Nord – une section québécoise du Grand Sentier. Plus tard, il a parcouru à vélo le sentier Lincoln, à Fredericton, à l’occasion de vacances. Mais ce n’est qu’à son déménagement à Toronto, au milieu des années 80, qu’il est devenu un mordu de cyclisme et un habitué du Sentier: «Comme je voulais voir le soleil se lever, je sautais sur mon vélo pour me rendre sur le réseau de sentiers de Greek Town, où je demeurais, et je commençais à pédaler très tôt en matinée», se souvient-il.

Depuis, son itinéraire a changé et débute maintenant par les plages, d’où il peut longer le lac Ontario et se rendre à Tom Thompson Park, à Leslie Street Spit, à Woodbine Beach, à Balmy Beach ou à Sugar Beach, entre autres destinations.

L’été dernier, la publication spéciale du Sentier transcanadien dédiée au Grand Sentier dans Le Globe and Mail l’a fait réfléchir à son père et à ses enfants, ainsi qu’au geste de donner.

«L’idée d’un sentier reliant les deux extrémités du pays a résonné en moi – j’ai trouvé ça génial. Donner est devenu ma façon de dire «Je suis Canadien». Le Sentier fait partie des éléments qui nous lient l’un à l’autre. C’est un peu comme notre billet de 5 dollars sur lequel figure Wilfrid Laurier; nous avons tous le même dans notre poche, où que l’on soit au pays. Ou encore, c’est comme savoir qu’on pourra syntoniser la CBC en Colombie-Britannique comme en Ontario; c’est une connexion qui s’établit entre nous tous.»

Matthew sait encore mieux apprécier les choses importantes de la vie depuis qu’il a surmonté la colite ulcéreuse. Il a dû prendre une retraite précoce il y a quelques années, ce qui lui laisse maintenant davantage de temps pour le vélo et la vie active en général. «Pour m’aider à endurer les douleurs post-opératoires, je m’accrochais au souvenir du son du vent dans mes oreilles alors que je pédalais, dit-il. Ça m’a beaucoup aidé à traverser les moments difficiles.»


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