31 juillet, 2019

De Port Hawkesbury à Pictou

Par Julie Chatelain et Simon Lacroix

Nous avions quitté Port Hawkesbury et rejoint le Sentier Transcanadien à Port Hastings. D’ici le sentier suivait plusieurs routes secondaires. Quittant Port Hastings, nous avions traversés le canal de Canso. Le nom de Canso dérivait du mot Mi’kmaq signifiant « en face des hautes falaises ». Cette structure fut construite entre 1950 et 1954 pour remplacer le traversier et la barge pour les services ferroviaires. Il fut inauguré en 1955 avec 100 joueurs de cornemuse pendant une énorme célébration. Le canal reliait le Cap-Breton au continent et donc les communautés locales furent changées à jamais. Beaucoup de gens ont perdu leurs moyens de subsistance, mais pour la plupart, l’accès au Cap-Breton fut favorable. Plusieurs industries s’installèrent incluant (et principalement) le tourisme.

De Aulds Cove, le Sentier prenait la route 344 et serpentait le long de la côte. Il offrait plusieurs panoramas agréables ainsi qu’une marche vite et facile. A Mulgrave, nous avions rejoint une ancienne piste pour une courte distance. Un peu plus loin, Sandy cessa de tondre sa pelouse et nous invita pour une boisson fraîche et une collation. C’était une offre que nous ne pouvions pas refuser. En dégustant de l’eau glacée et des beignes maison, il nous raconta l’histoire de sa famille et de la communauté. Assis sur son perron, profitant de la brise et de la vue du détroit était si agréable, ce fut difficile de reprendre la route.

Nous avions parcouru une bonne distance sur ces routes. Mais la chaleur de l’après-midi devint pénible. Le facteur Humidex se rapprochait de 40’C et continuerait à ce niveau durant plus d’une semaine. Nous buvions sans arrêt mais nous étions toujours assoiffés. Nous avions déjà connu cette soif en traversant l’Arizona il y avait deux ans (l’Arizona National Scenic Trail, AZT). En arrivant à Boylston, au magasin général, nous avions acheté, et bus, deux bouteilles de boissons électrolyte chaque. Nous avions aussi rempli nos provisions d’eau. Nous buvions maintenant plus de huit litres d’eau par jour, chaque. A Guysborough on nous a recommandés un petit motel pittoresque près du vieux parcours de golf. Ce fut notre destination pour la soirée.

Le Sentier Transcanadien, de Guysborough à Sunny Brae, suivait une vielle voie ferrée qui n’a jamais vus de rail! Nous étions fort contents de retrouver un chemin sauvage. Cette voie ferrée avait été préparée dans les années 1930 mais jamais achevé. Seulement une courte section près de Sunny Brae avait été construite et utilisée comme chemin de fer. La plupart de la piste était belle. Nous marchions le long de ce sentier sauvage en appréciant l’ombre et la nature environnante.

Près des lacs de Cameron, nous avions trouvé un endroit parfait pour notre campement. Plat, herbeux, ombrager, près de la rivière, il y avait même un banc et une latrine! Nous avions opté de s’asseoir sur le banc tout en mangeant notre super ce soir-là. Plusieurs tout-terrains se sont arrêtés pour jaser. Entre autres, une famille de la région qui avait invité un couple du Québec à leur cabine pour le week-end en échange pour une croisière sur le voilier des québécois. C’était merveilleux de voir ces gens de différentes régions du Canada à peine capable de converser (barrières linguistiques) s’aider à découvrir leur loisir et avoir au temps de plaisir.

Même à la chaleur, nous avions continué de marcher 30 à 35 kilomètres par jours. Nous partions de bonne-heures le matin, souvent à la brume. Nous avions de belles scènes pour des photos près des lacs et cours d’eau. A la croisée d’un chemin à Country Harbour, Julie c’était approchée d’une maison pour demander un peu d’eau. « Mon eau n’est pas bonne, aller voir ma sœur » en pointant chez sa voisine « son eau est filtrée ». Sa sœur nous invita pour une jasette et nous offrit un petit déjeuner et des muffins maison. Elle remplit notre dromadaire et avec un grand merci, nous rejoignions le sentier.

Malheureusement l’état du chemin s’était aggravé. Certaines sections avaient été grattées pour l’élargir et en faire une route. Le résultat fut une section de plus de douze kilomètres avec une surface très rocailleuse, inégale et avec beaucoup d’ornières. C’était démoralisant! Une chance qu’il n’eût pas plu car la surface argileuse aurait été impraticable pour les randonneurs et les cyclistes.

Le dernier jour sur la piste, les mouches à cheval étaient terribles. Tourbillonnant autour, frappant nos visages, mordant ici et là. Aucun moyen de s’en libérer. Ce fut difficile de rester calme et de se concentrer sur la marche. Nous avions quitté le sentier pour rejoindre la route 348 à Sunny Brae. Clyde MacDonald s’était arrêté pour se présenter et nous raconter un peu de son histoire. Sa famille fut une des premières à s’installer dans la région. Cette communauté à son apogée avait plus de 600 personnes. Des immigrants écossais vinrent s’installer ici de Glen Urquhart au 18ème siècle.

De retour sur la piste (ou plutôt route), il était difficile d’apprécier le paysage à cause de la chaussée et la chaleur. L’Humidex était toujours dans les parages de 39’C. Plusieurs gens se sont arrêtés pour nous offrir des bouteilles d’eau froides. Ils étaient évidements inquiets de notre sort par cette chaleur.

En approchant New Glasgow, nous nous sommes arrêtés chez quelqu’un pour faire un appel téléphonique (pas de réception cellulaire). Avant d’entrée dans une grosse communauté, nous avions l’intention d’appeler un taxi et de se faire conduire à un motel. La chaleur nous avait extenué. En sortant de sa maison, Gwen, a offert tout de suite de nous conduire elle-même. Elle nous a suggérer de rester à Pictou. Elle nous a même donné un tour du centre-ville, un peu de l’histoire et suggéré le Lionstone Inn comme un bon endroit pour se reposer. Pictou était dérivé du mot Mi’kmaq Pictook signifiant – explosion de gaz, en raison des houillers dans les environs. Cette région était un endroit idéal pour une communauté Mi’kmaq avant l’arrivée des européens. Les immigrants écossais sont arrivés sur le Hector au 18ème siècle. Le navire, Hector, fut reconstruit et se trouvait encore dans le port de Pictou.

Nous restions donc à Pictou pour une journée, question de repos, manger beaucoup de légumes et se préparez pour le dernier jour démarche de Pictou à Caribou où nous prendrions le traversier pour l’Ile du Prince Edward.

Vous nous trouverez sur le Sentier, à mettre un pied devant l’autre…

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