La post-plantation et l’établissement

Après que les arbres sont plantés, certains facteurs de post-plantation peuvent augmenter les chances de réussite de l’établissement. Cette section comprend des informations et des considérations relatives à l’audit et la documentation du processus, l’arrosage, le paillage, la protection des arbres, le calendrier de l’entretien et l’élagage.

1. L’audit et la documentation

La documentation est essentielle à la réussite à long terme de programmes de plantation d’arbres. L’enregistrement des détails peut participer à la prise de décisions de gestion et à fournir des informations à d’autres personnes. Cette information peut comprendre les éléments suivants :

  • La quantité et les types d’espèces plantés
  • Le lieu
  • La provenance de l’arbre : pépinière, ferme, etc.
  • La date de plantation
  • La date, et le type d’élagage et les autres entretiens
  • Les dommages causés aux arbres (intempéries, vandalisme, travaux, etc.)

2. L’arrosage

L’arrosage est l’un des aspects les plus critiques de la santé et de l’établissement d’un arbre nouvellement planté.

  • L’arrosage efficace est basé sur les besoins et non sur un calendrier. Pour évaluer les besoins, vérifier manuellement la motte, le remblai et le sol environnant.
  • Un arbre nouvellement planté devrait recevoir 25 millimètres de précipitations ou d’irrigation par semaine pour chaque 2 centimètres de diamètre du tronc de l’arbre.
  • Un arrosage lent et doux de la zone racinaire jusqu’à environ 30 centimètres de profondeur est idéal, en portant attention au drainage du site du sol (la motte ne doit pas être inondée dans le trou de plantation). Des sacs d’arrosage à libération lente sont disponibles à l’achat si nécessaire.
  • S’assurer de l’existence d’un plan de gestion de l’eau.

3. Le paillage

Le paillage est la couche de matériaux placés sur la surface du sol et peut aider à l’établissement des arbres en réduisant la perte d’humidité, en modérant la température du sol et en prévenant la croissance des mauvaises herbes. Les paillis sont classifiés en deux catégories : organiques et inorganiques.

  •  Utiliser les paillis organiques (tels que des écorces déchiquetées, copeaux de bois ou aiguilles de conifères) est l’une des pratiques les plus bénéfiques pour la santé d’un arbre. Au fur et à mesure que le paillis se décompose, il libère des nutriments essentiels et améliore la structure du sol. Idéalement, les paillis organiques sont réappliqués tous les ans ou tous les deux ans.
  • Les paillis inorganiques comprennent la pierre, la pierre de lave, le caoutchouc pulvérisé et d’autres matériaux. Ils ne se décomposent pas au fil du temps et n’ont donc pas besoin d’être réappliqués aussi souvent.
  • Le paillis réduira également les risques de dommages causés par l’entretien (tondeuse, débroussailleuse).
  • Le paillis devrait être une couche de 5 à 10 centimètres d’épaisseur et ne devrait pas être placé contre le tronc, car cela favorise la pourriture et attire les maladies. Le taillis ne devrait pas être trop épais.
  • La taille de la surface paillée dépend de la taille de l’arbre. Pour un arbre de 2,5 à 5 centimètres de diamètre, le cercle de paillage autour de l’arbre devrait avoir un diamètre d’au moins 1,8 mètre.

4. La protection de l’arbre

Pour protéger un arbre, il faut assurer une protection à long terme de ses racines. La zone racinaire est généralement déterminée par la largeur de la couronne. Garder à l’esprit que les zones racinaires peuvent aller bien au-delà de cette mesure. Prendre en compte la protection des racines lorsqu’il s’agit de modifier l’altitude ou de creuser dans la zone racinaire.

LIGNES DIRECTRICES POUR LA PROTECTION DES ARBRES Illustration

La protection du tronc

La protection du tronc est installée autour des troncs des arbres pour les protéger contre les dommages qui pourraient provenir de situations telles que l’alimentation des animaux, le frottement des cerfs, les tondeuses et les taille-bordures. Cette protection peut limiter l’ampleur des dommages physiques au tronc d’un jeune arbre. Il existe plusieurs options et alternatives, y compris les clôtures piquetées en plastique ou en métal.

Les considérations à prendre en compte comprennent les éléments suivants :

  • Les enveloppes ont tendance à retenir l’humidité sur l’écorce et peuvent entraîner des problèmes fongiques.
  • La plupart des protecteurs d’arbres sont amples et comportent des trous d’aération. Il est important d’enlever et de remplacer les protecteurs au fur et à mesure qu’ils deviennent trop grands.
  • Des vaporisateurs naturels (issus de sang animal ou de farine d’os) peuvent être appliqués pour dissuader les herbivores de causer des dommages physiques aux troncs.

La protection du tronc Illustration

Le tuteurage

Le tuteurage stabilise les arbres nouvellement plantés lors de leur établissement. Cela peut être essentiel pour les arbres avec de grandes couronnes ou ceux situés sur des sites venteux. La stabilisation réduira encore davantage le mouvement de la pelote racinaire. Dans les sites urbains, les tuteurs sont parfois utilisés pour protéger les arbres contre d’éventuels dommages dus à l’entretien.

Les considérations à prendre en compte comprennent les éléments suivants :

  • Le tuteurage n’est pas toujours nécessaire pour les arbres nouvellement plantés, et il peut avoir des effets néfastes si les arbres sont attachés à un tuteur pendant une période prolongée. Si fixé trop rigoureusement, l’arbre développera un système racinaire moins robuste.
  • Normalement, on utilise un à trois tuteurs pour stabiliser un arbre. Il est important d’éviter d’enfoncer le(s) tuteur(s) dans la motte et de stabiliser l’arbre aussi bas que possible le long du tronc tout en assurant le soutien nécessaire.
  • Le matériel utilisé pour attacher l’arbre au tuteur devrait être large, lisse et un peu élastique (p. ex., les sangles et attaches en caoutchouc ou en vinyle de type ArborTie).

LIGNES DIRECTRICES POUR LES TUTEURS D’ARBRE Illustration

5. Le calendrier d’entretien

Lors du développement d’un plan de travail pour l’entretien, les spécifications relatives à l’élagage des arbres servent à transmettre des informations à toutes les personnes concernées et peuvent servir à documenter l’historique des travaux. Le moment optimal pour élaguer dépend de l’espèce de l’arbre; cependant, la plupart des élagages de routine peuvent être effectués à n’importe quel moment de l’année.

  • Les spécifications doivent inclure l’objectif de l’élagage et le type d’élagage requis. Elles devraient également inclure un diamètre minimal ou maximal des branches à enlever pour déterminer l’ampleur de l’élagage.
    • Par exemple, nettoyage de la couronne des branches mortes et endommagées d’un diamètre supérieur à deux centimètres.

6. L’élagage

  • L’élagage est l’élimination systématique de parties vivantes ou mortes d’une plante, généralement les branches, pour réduire la taille, maintenir la forme, améliorer la santé, contrôler ou promouvoir la floraison, ou réguler la croissance. Lors de l’élagage, prendre en compte vos objectifs et résultats souhaités.
  • Un bon travail d’élagage améliore la structure et la forme de l’arbre. Cette pratique favorise la santé de l’arbre en augmentant la circulation de l’air, en encourageant la nouvelle croissance et en réduisant le potentiel de problèmes d’organismes nuisibles ou de maladies. L’élagage augmente la sécurité en éliminant les branches faibles ou cassées, ainsi que les branches qui gênent les structures ou la circulation.
  • La coupe d’élagage crée une blessure dans l’arbre, et si la coupe n’est pas effectuée correctement, elle peut causer de graves dommages ou la mort éventuelle de l’arbre.

CORRECTION DU HOUPPIER D'UN JEUNE ARBRE Illustration

Les considérations relatives à l’élagage à prendre en compte comprennent les éléments suivants :

 Quand

  • Le moment optimal pour élaguer dépend de l’espèce de l’arbre; cependant, il est souvent recommandé d’élaguer pendant la période de dormance.
  • Éviter l’élagage de transplantations nouvellement établies et d’arbres qui subissent un stress dû à la sécheresse.
  • Chaque année, inspecter vos arbres et élaguer les branches mortes, faibles, malades ou qui se croisent.

 Pourquoi

  • Augmenter la vigueur et la structure.
  • Réduire les branches potentiellement dangereuses.

 Combien

  • Généralement, ne pas élaguer plus de 25 % du couvert forestier (après avoir enlevé les branches mortes, endommagées et malades).
  • Utiliser les techniques d’élagage appropriées et maintenir le collet de la branche.

COLLET D’UNE BRANCHE Illustration

La répartition du poids

  • En moyenne, la moitié du feuillage devrait être dans les deux tiers inférieurs de l’arbre. Garder la tige principale (si applicable); sinon, l’arbre pourrait perdre sa forme et son allure, et être susceptible de présenter des collets de branches faibles à l’avenir.

La réponse des espèces

La réponse des espèces fait référence à la capacité de l’arbre à refermer une blessure et se remettre des dommages subis. Certaines espèces ont des réponses plus vigoureuses aux coupes d’élagage que d’autres. La période de l’année et les facteurs environnementaux peuvent également influencer la réponse des espèces à la fermeture d’une blessure.

Les considérations à prendre en compte comprennent les éléments suivants :

  • La forme naturelle/le comportement de l’arbre : comment pousse-t-il? Est-ce que les branches s’étendent naturellement vers le haut ou vers le bas pour lui donner sa forme?
  • Les arbres qui « saignent » ont un écoulement de sève annuel qui s’écoulera des blessures ouvertes au printemps (p. ex., l’érable, le bouleau). L’élagage pour ces familles d’arbres devrait être fait avant ou après l’écoulement de la sève.
  • Les cycles des insectes et des maladies : ils peuvent être attirés par les blessures et profiter d’une faiblesse de l’arbre.
  • La production de fleurs et de fruits : élaguer directement après la floraison.
  • La prévention conduit à l’amélioration; effectuer de bonnes coupes d’élagage tôt dans la vie de l’arbre peut améliorer sa santé et sa vigueur.

La sécurité pendant l’élagage

  • Seulement utiliser les outils avec lesquels vous êtes formé(e) et expérimenté(e).
  • Porter un équipement de protection (p. ex., casque de sécurité, gants, lunettes de protection).
  • Connaître vos propres limites ainsi que celles de vos outils.
  • En cas de doute, faire appel à un(e) professionnel(le).

La sécurité pendant l’élagage Illustration

L’élagage de jeunes arbres

La réalisation de l’élagage préventif sur un jeune arbre peut réduire les besoins d’entretien à l’avenir. Une couronne dotée d’une structure solide et d’une bonne circulation de l’air est moins susceptible de s’effondrer en cas de tempête.

Au moment de la plantation
  • L’élagage devrait être limité à l’élimination de feuilles et de branches mortes.
  • Les branches doivent être conservées sur la partie inférieure du tronc afin d’aider à former une forte conicité du tronc.
Après l’établissement de l’arbre
  • Un nettoyage doit être effectué.
  • Les branches qui se frottent et qui sont mal attachées devraient être retirées.
  • Une tige centrale (le tronc vertical dominant au centre d’un arbre), ou les tiges centrales, selon l’espèce, devraient être développées.
  • Il convient de sélectionner et d’entretenir une structure de branches régulières, fortes et correctement espacées.
  • Les branches gênantes devraient être raccourcies ou enlevées.
1 à 3 ans après la plantation
  • Sélectionner et former les branches charpentières.
  • Retirer les branches qui se croisent.
  • Enlever les tiges codominantes.
  • Assurer un espacement adéquat.
4 à 6 ans après la plantation
  • Effectuer un éclaircissage sélectif.
  • Enlever les branches mortes, gênantes, fendues ou cassées.
  • Réduire les angles d’attache étroits.
  • Enlever les branches inférieures.